"Plaisance. Un univers à réinventer
Vu la saturation des ports et l'augmentation vertigineuse du prix du pétrole et de ses produits dérivés, faudra-t-il réinventer son approche de la plaisance, jusqu'à sa manière de naviguer ? Les responsables et gestionnaires des ports de plaisance français planchent jusqu'à ce soir, à Brest, autour d'une problématique a priori difficile à harmoniser : port de plaisance et développement durable. Même si les infrastructures portuaires s'évertuent à minimiser l'impact écologique de ces impressionnantes concentrations à bateaux.
Le bilan caché " Dans chaque port, derrière l'élégante forêt de mâts se cache une réalité écologique au bilan peu flatteur ", observe Hervé La Prairie, de l'association De Navigatio (Douarnenez). Combien de tonnes de pétrole, de fibre et de résine pour construire ces bateaux qui pour la plupart ne sont utilisés que quelques jours dans l'année ? À ce premier bilan, il faut ajouter les consommables (eux aussi à base de produits pétroliers) et tous les éléments qu'il faudra changer (bout, voiles, accastillage) tout au long des vingt ou trente ans de longévité. Cette même coque creusera encore le déficit de son écobilan lors de sa destruction. Au total, un voilier aura largement atteint son poids en produits dérivés du pétrole pendant une vie majoritairement passée... au ponton. Alors comment minimiser cet impact sur l'environnement ? Difficile d'agir en amont. " On ne sait pas pour l'instant construire beaucoup moins polluant à grande échelle ", estime Catherine Chabaud, chargée d'une mission ministérielle sur le sujet, elle qui a cherché en vain des sponsors pour construire son voilier de 25 m en biomatériaux. " On créerait 40.000 places supplémentaires avec les impacts environnementaux qu'on imagine, que cela ne réglerait pas le problème de la saturation des ports ", estime le président des ports de plaisance bretons, Jean-Michel Gaigne. Le salut est ailleurs : encourager la mise à sec des bateaux qui ne naviguent pas. " Les usagers doivent jouer la transparence en indiquant leurs dates d'absence du port pour optimiser le principe ".
Copropriété, location... La copropriété pourrait augmenter sensiblement le niveau d'utilisation des bateaux. Et pourquoi ne pas imaginer des flottes portuaires à la location (mise à disposition par les gestionnaires ou les collectivités), accompagnée des services de préparation et de mise à disposition adéquats. Efforts sur les services, incitation sur les prix... " Mais la révolution ne se fera qu'en profondeur, auprès des plus jeunes générations ", estime Julian Stone (De Navigatio), loin du culte de la propriété, du bateau symbole de réussite sociale et d'une pratique de plus en plus individualisée de la mer. Combien de personnes se saluent encore sur les pontons ? On va faire du bateau comme on pousse son chariot au supermarché."
Si vous avez eu le courage de lire l’article jusqu’au bout vous vous poserez peut-être de nouvelles questions :
N’est-ce pas une idée à contre-courant et contre-nature de projeter de construire un "aber artificiel" pour stocker 1000 coques en plastique dans un environnement aujourd'hui sain et sans problème? Ne pourrait-on imaginer à La Normandelière une petite structure d’accueil (pourquoi pas à sec?) pour l’école de voile et pour une cinquantaine de bateaux (pourquoi pas en location?) avec une organisation pour le transfert et la mise à l’eau? Avez-vous des idées sur ce que pourrait être cette structure d’accueil? .......
2 commentaires:
Un projet de port de plaisance sur un site non prédestiné qui détruit un paysage existant ne peut en aucun cas être un projet de développement durable , ce n'est qu'un projet économique et financier dont l'intérêt n'est pas public .
Il y a vraiment des sociétés qui se "sucrent" sur le dos des contribuables brétignollais et le maire de Brétignolles continue à développer son idée folle mais les problèmes d'environnement lui posent vraiment beaucoup de problèmes -
voir extrait du conseil municipal du 16/7/2008 :
"approbation et signature d’un marché pour la conduite d’une étude environnementale complémentaire
pour la réalisation du projet de port de plaisance de la Normandelière à intervenir avec la société B.R.L.
Ingénierie sise 1105, avenue Pierre Mendes France à NIMES (30 000) pour un montant de 136 542€ HT
(solution de base et variante 1 relative à l’expertise hydro-sédimentaire et génie maritime)"
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