Concernant la demande d’autorisation on retiendra principalement :
- que le dossier de la carrière de Bréthomé doit être recevable par les Pouvoirs Publics pour que le dossier de port le soit (le port ne pouvant être réalisé sans l’ouverture de la carrière) . Comment la municipalité de Brétignolles sur Mer peut-elle prendre le risque de lancer des études coûteuses pour la création du port de plaisance sans s’assurer au préalable que le dossier d’ouverture de la carrière de Bréthomé soit recevable par les Pouvoirs Publics ? Aujourd’hui il ne l’est pas et c’est loin d’être gagné compte tenu des réserves formulées , ce dossier est donc bloquant pour le projet de port .
- que le projet avec récifs semi-immergés doit être considéré comme un nouveau projet et non comme une simple modification du projet initial avec digues , ce qui entraîne des études de faisabilité et d’impact spécifiques donc des coûts d’études supplémentaires .
Concernant le dossier du port de la Normandelière on retiendra les points suivants :
- La création d’un nouveau port de plaisance ne peut être recevable qu’après avoir mené une analyse sérieuse des potentialités d’accueil des ports de plaisance existants à l’échelle du littoral Vendéen et Atlantique . En particulier il faut tenir compte des extensions en cours (port à sec des Sables d’Olonne , allongement ponton de Saint Gilles Croix de Vie) et des possibilités d’extension des ports voisins (ce que nous avions dit dans notre message du 9 juillet 2008 pour le port de Saint Gilles Croix de Vie) . Le maire de Brétignolles sur Mer , président de la Communauté de Communes Côte de Lumière , désormais partisan d’un rapprochement avec ATLANCIA , ne devrait-il pas regarder les possibilités d’extension au niveau du canton de Saint Gilles Croix de Vie avant de se lancer dans la création d’un nouveau port de plaisance , n’est-ce pas du bon sens ?
- L’aménagement d’un port à sec à la Normandelière – solution alternative - n’a pas fait l’objet d’un examen sérieux pour répondre à la problématique des bateaux ventouses .
- Les études de faisabilité sont sensées s’appuyer sur des études de modélisation non réalisées à la date d’aujourd’hui . Dans l’article Ouest France du 30 mai 2009 le maire promet d’avancer sur les études de modélisation avec le groupement d’études retenu , mais sont-elles réalisables ? Comment imaginer une modélisation représentative (et non simplement théorique et simpliste) d’une zone complexe comprenant les rochers de la Normandelière (ceux non détruits pour les besoins du port) , les récifs artificiels , les plages alentour avec ses mouvements de sable , le chenal , le bassin portuaire , les ouvrages du port , … ? Ce n’est pas possible et les bureaux d’études le savent , donc on ne pourra pas s’appuyer sur des études prévisionnelles représentatives pour connaître les conditions de navigation , les courants de sédimentation , . .. en fonction de conditions de vents , de houle , …Comme pour d’autres ports - exemple le Verdon pourtant beaucoup plus "modélisable" car construit sur un secteur non rocheux (voir message du 4 avril 2009) - ce n’est qu’une fois le port réalisé qu’on s’apercevra des problèmes posés et qu’on les corrigera (ajout de digues , de barrières anti-houle , …) , peut-on prendre ces risques insensés avec notre environnement ?
- Le projet nécessite une modification du POS (Plan d’Occupation des Sols) et une prise en compte dans le SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) du canton de Saint Gilles Croix de Vie . La demande de modification du POS faite par le maire est volontairement floue – dessins illisibles - et le zonage est fait en fonction du schéma d’implantation du projet (une zone spécifique UCh a même été créée pour la réalisation de l’hôtel) . Compte tenu de la présence de zones Natura 2000 et Natura 2000 Mer proches , le projet d’implantation du port doit être soumis à une évaluation environnementale , ce qui n’a pas été fait jusqu’à maintenant . On attend toujours avec impatience le résultat des travaux du SAGE Auzance Vertonne pour définir officiellement la zone humide au sud de Brétignolles sur Mer , ne devrait-il pas être connu avant toute demande de modification du POS à cet endroit ?
- Le projet d’hôtel n’est pas autorisé car pas en continuité de l’urbanisation existante , donc la loi littoral n’est pas respectée . C’est un coup dur pour le maire de Brétignolles sur Mer , va-t-il sacrifier la petite zone humide qu'il a préservée dans son dernier projet pour placer son hôtel si important à ses yeux pour l’accueil des riches plaisanciers de passage ?
- Le paysage modifié doit faire l’objet d’une mise en perspective pour que chacun puisse se rendre compte des atteintes paysagères – ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent – De nombreux points concernant le paysage font l’objet de réserves : lieu de traitement des surplus de remblais que la carrière ne pourra pas absorber , étanchéité du rideau mis autour de la zone humide pour la préserver , destruction de la dune de la Normandelière , dispositions inexistantes pour limiter la pression immobilière , … les Pouvoirs Publics ne semblent pas accorder beaucoup de confiance aux solutions préconisées par l’initiateur de la « ceinture verte »
- Enfin les Pouvoirs Publics identifient les nombreux points faibles du dossier concernant la préservation du milieu naturel , la préservation de la biodiversité terrestre et marine , les incidences du projet sur la ZPS (Zone de Protection Spéciale) oiseaux et sur le Site d’Importance Communautaire (SIC) « Dunes , forêts et marais d’Olonne »
Concernant le dossier de la carrière de Brethomé on retiendra principalement la liste des points clés que les Pouvoirs Publics jugent insuffisamment développés compte tenu de l’importance de l’installation projetée :
- La profondeur et la surface de l’excavation
- L’étude de dangers compte tenu de l’état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de l’environnement
- L’analyse des risques
- L’étude d’impact
- Les risques sanitaires
- Le transport
- L’habitat
- Les milieux naturels (faune et flore à protéger)
- Eaux superficielles et souterraines
- Remise en état du site en fin d’exploitation
Le dossier réalisé semble être considéré comme un dossier «d’amateur» par les Pouvoirs Publics . Et pourtant c’est le dossier d’entrée indispensable pour la création d’un port de plaisance sur le site de la Normandelière à Brétignolles sur mer .
Au vu de toutes ces remarques , on peut considérer que tout (ou presque) doit repartir de zéro et que les études de faisabilité et d’impact sont à refaire pour la réalisation de dossiers recevables par les Pouvoirs Publics , ces études vont coûter très chères (jusqu’à maintenant les études préalables ont coûté près de 1 500 000 Euros de 2004 à fin 2008) . Il y a fort à parier que le Groupement retenu après l'Appel d'Offre (BRL/ARCADIS/AXP URBICUS) va être détourné de sa mission initiale (travaux de maîtrise d’œuvre) pour prendre en charge de nouvelles études de faisabilité et d’impact (budget alloué de l’ordre de 2 000 000 Euros en 2009) . Et en final le résultat sera le même car aucun projet de port de plaisance ne peut raisonnablement être réalisé sur le site de la Normandelière dans le contexte environnemental actuel .
Il est encore temps de tout arrêter mais il faut se mobiliser et le faire savoir (lettre à la mairie , pétition la Vigie , …..) . Même s’il est légitime , le maire de Brétignolles sur Mer est-il actuellement soutenu par la population locale pour conduire un tel projet à l'issue hypothétique mais aux coûts bien réels ? Les résidents secondaires qui ont voté massivement pour le port en 2003 n'ont-ils pas émigré vers les marinas du Sud où la vie est de bien meilleure qualité , c'est bien connu ...?
Yannick Jadot la tête de la liste Europe Ecologie condamne le projet et promet de relayer les arguments des opposants au niveau du Parlement Européen s'il est élu (voir article ci-dessous) :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire