Normandelière et le dossier que nous attendons

Monsieur le Maire de Brétignolles sur Mer est un homme responsable , au démarrage du projet , en 2003 , il a pris des engagements incontestables et importants vis à vis de sa population locale :
1- aucun programme immobilier n'accompagnera la réalisation du port
2- les activités nautiques (baignade et voile) sur le site de la Normandelière seront préservées,
3- le port de plaisance ne devra pas générer de pollution sur le littoral,
4- le financement du projet ne devra avoir aucune incidence sur la fiscalité.

Et l’homme responsable reconnaissait que son projet pouvait avoir des impacts négatifs puisqu’il ajoutait :
Si pour une raison ou pour une autre l'une de ses conditions ne devait pas être remplie, la Municipalité reviendrait sur sa décision
(Ce qui veut dire : on annule le projet et on revient à l’état initial)

Monsieur le Maire de Brétignolles sur Mer est un communicateur redoutable utilisant toutes les ficelles de la méthode Coué pour duper son auditoire (je l’ai dit et vous devez me croire) et parfois les politiques (salon nautique de Paris 2008) . Quand on lance un projet novateur avec des risques d’impacts négatifs et des risques d’évolutions ultérieures et qu’on est un responsable public , on ne peut être affirmatif sur les points critiques .
C’est une imposture d’affirmer que les récifs artificiels suffiront à protéger le chenal et à sécuriser la navigation dans l’avant-port . Il y aura obligatoirement des évolutions du port après sa mise en service (voir scénario catastrophe)
C’est une imposture d’affirmer que les récifs artificiels n’auront pas d’impact sur le transit sédimentaire du nord au sud
C’est une imposture d’affirmer que les récifs artificiels n’auront pas d’impact sur l’estran rocheux
C’est une imposture d’affirmer que tous les problèmes sont résolus par de simples simulations , en laboratoire , dans un canal à houles de faible largeur .
C’est une imposture d’affirmer que le projet n’aura pas d’impact sur les finances publiques et sera contenu dans une enveloppe de 35 à 40 000 000 Euros . Le coût réel d’un tel projet , avec ses nombreux aléas , ne sera connu qu’à la fin des travaux et la probabilité de dépasser largement un budget initial volontairement sous-évalué est très grande (proche de 100% comme pour tous les projets publics d’importance). A titre de comparaison , le budget initial prévu pour la réalisation d'un bassin portuaire de 625 emplacements à Roscoff dans une zone préadaptée est de 22 000 000 Euros(dans ce cas il n'y a pas de percée du littoral et pas 2.000.000 m3 de déblais à recaser)

Ce qu’on attend du Groupement retenu par la municipalité (BRL ingénierie/AXP Urbicus/Arcadis ESG) , c’est qu’il présente , en octobre 2009 , un dossier technique , économique et financier complet (et non un dossier de communication) comprenant , en particulier , une étude exhaustive d’impacts du projet tel que défini et une étude d’évolutions potentielles du port après sa mise en service (pour tenir compte des défauts prévisibles liés à la spécificité du port – c’est le seul port protégé par des récifs artificiels : un port expérimental)

Les grandes rubriques de l’étude d’impacts du projet tel que défini :
- Identification de tous les impacts environnementaux , économiques et financiers du projet au cours de la réalisation et au cours de l’exploitation du port ,
- Caractérisation des impacts identifiés ,
- Proposition de compensation des impacts négatifs et coûts associés

Les grandes rubriques de l’étude d'évolutions potentielles du port :
- Analyse des problèmes potentiels de fonctionnement après la mise en service
- Analyse des solutions correctives proposables et coûts associés
- Analyse des conséquences environnementales de ces solutions

De plus , pour que la promesse faite par le maire à sa population (au moment de la consultation référence pour la municipalité) soit possible (le retour à l’état initial si 1 de ses engagements n’est pas tenu), le Groupement doit , évidemment , répondre à la question suivante :
En fonction de l’avancement des travaux ou au cours de l’exploitation du port , quelles seront les possibilités de restitution de l’environnement initial et quels seront les coûts associés pour la collectivité ?

Ce n’est qu’au vu de ces études approfondies que les Pouvoirs Publics pourront dire si le "PRINCIPE DE PRECAUTION" doit s'appliquer pour ce projet et donc décider ou non de l’ouverture d’une enquête publique .

N'oublions pas que dans le cadre du Grenelle de l'Environnement , c'est aux instigateurs du projet d'apporter la preuve incontestable que les conséquences écologiques d'un tel projet prédites par toutes les associations environnementales sont fausses et une Haute Autorité Environnementale doit donner son avis avant le lancement de l'enquête publique