Le rapport "Boues de dragage : la grande omerta – décembre 2010" largement diffusé par France Nature Environnement lors du dernier salon nautique de Paris de fin 2010 a fait l'effet d'une bombe en insistant sur le manque de transparence , l'émission de FR3 "Les vases de la discorde" a enfoncé le clou . Plus rien ne peut être comme avant , les autorités administratives locales et les pouvoirs publics le savent bien , les populations de bord de mer et les touristes ne sont plus prêts à accepter n'importe quoi : c'est vrai pour les boues de dragage , c'est aussi vrai pour les algues vertes .
En février 2011 , la ministre Nathalie Kociusko-Morizet a lancé de nouvelles actions stratégiques dans le cadre du Grenelle de la Mer dont : «la protection de la biodiversité marine, par la création d’une liste des espèces à protéger, le durcissement des conditions de rejet de dragage dans les ports ou encore une meilleure prise en compte du préjudice écologique dans l’indemnisation des pollutions marines»….
Dans son rapport de fin 2010 , la FNE était claire dans ses conclusions : "il ne nous paraît plus acceptable de rejeter sans pratiquement aucun traitement jusqu’aux fractions les plus polluées des boues de dragage . Des filières de traitement à terre des boues contaminées doivent être trouvées et mises en place - et si possible des formes de valorisation de certaines boues traitées, qui ne comportent réellement pas de risque pour la santé et les milieux...." . Et le Vice président de la FNE , Christian Garnier , ajoute "L’interdiction de rejet et le traitement des boues toxiques est un impératif. Le coût des opérations de tri et de traitement n’est pas un argument recevable. N’oublions pas que, le plus souvent, ces dragages sont réalisés dans le cadre de projets dont l’intérêt est d’abord d’ordre financier, ou lors d’opérations de désenvasement de ports de plaisance où il faut parfois dix ans d’attente pour obtenir un anneau ! N’oublions pas que des filières de valorisation peuvent aussi être mises en place".
Aujourd'hui , dans ce contexte d'opposition à tout rejet ou clapage en mer de boues de dragage , dans ce contexte de Grenelle de la Mer avec un durcissement des règlementations en cours (SDAGE Loire Bretagne - disposition 10B-2) , les pouvoirs publics devraient imposer à tout nouveau projet de port de plaisance un traitement et une valorisation des sédiments de dragage à terre . Le dossier de Port Brétignolles soumis à l'enquête publique propose de rejeter en mer , au large de la Normandelière , les boues de dragage , c'est financièrement intéressant mais c'est environnementalement inacceptable . Le port de plaisance de Brétignolles sur Mer peut être HQE (Haute Qualité Environnementale) mais les bateaux de plaisance qui le fréquenteront ne le seront pas et les boues seront polluées comme à Saint Gilles Croix de Vie , comme aux Sables d'Olonne .On comprend que le maire de Brétignolles sur Mer veuille réaliser un port de plaisance au moindre coût , c'est son challenge , mais n'est-ce pas au détriment de la santé de la population locale ?
Tout près du centre de la commune de Brétignolles sur Mer , avec une installation de pompage des eaux de mer pour alimenter la plage artificielle , avec une installation de traitement et de stockage des boues de dragage , avec des ateliers et des aires de service que les plaisanciers exigeront -sinon ils iront ailleurs- , on sera bien loin des images magnifiques proposées par Cricri dans son avenir exemplaire ! Brétignolles sur Mer sera très "classe" dans les prochaines années
Petit Supplément : Port de Roscoff - Les chiffes qui qestionnent - Pour ceux qui voudraient "gober" les coûts de Port Brétignolles communiqués par CriCri
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