Normandelière et les marais des Olonnes

Comme co-propriétaire de marais sur l’île de la Chabossière à la Gachère , il m’est difficile de résister à l’envie de dire certaines choses qui dérangent .
Les marais des Olonnes , zones humides d'intérêt national , sont cernés par des projets économiques anti-environnementaux (port de plaisance , barrage) qui , s’ils se réalisent , pourraient avoir un impact sur leur fonctionnement et sur leur biodiversité . Le projet de port de plaisance n’est qu’à 3 kms du Havre de la Gachère (voir article du 14 mars 2008) et le projet de barrage sur l’Auzance (au Petit Besson à Vairé) n’est pas très éloigné du pont de la Grève , limite de pénétration des eaux salées dans la rivière (voir carte jointe) .
Les marais des Olonnes sont formés de douves (canaux et fossés) reliées au bassin des Chasses au Sud , aux rivières Auzance et Vertonne ainsi qu’à leurs ramifications appelées "cordes" au Nord (côté la Gachère) . Ce réseau complexe communique avec la mer par l’intermédiaire de deux écluses principales (Rocade au Sud , Havre de la Gachère au Nord) et d’une écluse intermédiaire (Bauduère) qui permettent aux propriétaires de renouveler périodiquement l’eau de leur marais – au moment des forts coefficients de marée - et donc de maintenir le niveau et la qualité d’eau salée nécessaires au bon fonctionnement de leur marais . (voir présentation des marais des Olonnes – pages 12 et 13) .
Aujourd’hui ce réseau maritime complexe et fragile est mal défendu contre les projets économiques pouvant avoir un impact sur leur fonctionnement et sur la biodiversité de leurs milieux , plusieurs explications peuvent être avancées :
- Il existe un flou juridique concernant l’appartenance de la rivière Auzance principalement de la partie comprise entre l’écluse de la Gachère et le pont de la Grève à Vairé (voir document associé - pages 1 à 6 ) . On ne sait pas qui est responsable de cette partie de rivière , c’est sans doute pourquoi ce secteur est si mal défendu contre les projets anti-environnementaux . Et pourtant la qualité de nos marais de la Gachère est liée à la qualité des eaux , des sédiments et des variétés de poissons véhiculés par l’Auzance . Aucune pollution en provenance de l’amont ou de l’aval de la rivière ne peut être acceptée et , avec les projets en cours d’étude , les risques ne sont pas nuls .
- Il existe une organisation complexe au niveau de la gestion des marais des Olonnes . Entre le Syndicat des Marais de la Gachère , le Syndicat Mixte des Marais des Olonnes et l’Association des Marais des Olonnes , on a du mal à s’y retrouver et à comprendre qui fait quoi et qui s’occupe de quoi , c’est sans doute pourquoi les marais sont si mal défendus contre les projets anti-environnementaux .
- Il existe plusieurs types de propriétaires de marais : il y a les permanents qui s’occupent régulièrement de leur marais (prises d’eau régulières et entretien des bossis) , il y a les occasionnels qui entretiennent leur marais quand ils sont là et il y a ceux qui ont abandonné leur marais , tous ces propriétaires ont des intérêts divergents et c’est sans doute pourquoi ils ne manifestent pas ouvertement leur hostilité aux projets économiques anti-environnementaux de proximité .
Et pourtant les marais des Olonnes et les rivières les alimentant ont énormément d'atouts et pourraient être une source de richesses économiques pour les communes alentour . Il suffirait de mettre en place , avec l’accord et la participation de tous les propriétaires intéressés , une structure de gestion collective assurant l’entretien des marais et développant une aquaculture raisonnée et raisonnable dans les étiers . N’est-ce pas la tendance actuelle et le souhait des instances européennes de développer et de financer ce type d'activités ? – voir document sur aquaculture - Actuellement il suffit d’observer les marais pour voir qu’ils sont "sous-occupés" (la quantité de poissons dans les douves est globalement faible) parce que , pour la plupart , "mal entretenus" (le fonctionnement des marais est complexe et nécessite des compétences spécifiques et de la disponibilité).
Mais pour atteindre ces objectifs il faudrait présenter un projet accepté par tous , décider d’une gestion centralisée de la rivière et des marais et ne pas tolérer de projet de proximité susceptible de dégrader les milieux classés Natura 2000 .

La croissante verte mise en avant par nos politiques , est-ce réaliser un port de plaisance , est-ce réaliser un barrage ou est-ce valoriser la nature telle qu’elle est ? Il faudra bien un jour que nos responsables politiques fassent ce qu’ils disent .

A Bretignolles sur Mer on va parler de "Contrat Environnement Littoral" au prochain Conseil Municipal du 26 octobre 2009 : Est-ce bien sérieux ? Ou est-ce pour récupérer de l'argent du Conseil General pour continuer les études sur le port de plaisance ?